Le vernissage d’une exposition de l’artiste-peintre marocaine Fatima Killeen a eu lieu samedi soir au centre artistique de Belconnen à Canberra sous le thème “Collision : conflit des réalités sacrées”
Cette exposition, qui se poursuivra jusqu’au 27 octobre, donne à voir une dizaine de tableaux, de calligraphies et de collages invitant le public australien à s’imprégner de la profondeur des œuvres de l’artiste axées principalement sur le conflit des réalités entre l’Est et l’Ouest.
« Les œuvres sont inspirées de l’art islamique avec ses différents affluents, notamment arabe et andalou, dans une tentative de répondre aux stéréotypes négatifs entourant les communautés arabes et musulmanes en Australie », a déclaré l’artiste à la MAP, en marge de cette exposition, organisée par le gouvernement du Territoire de la capitale australienne (ACT).
Ses œuvres, empreints de la couleur ocre de Marrakech, mettent en lumière la fragilité des cultures et des traditions et offrent un aperçu des problèmes complexes auxquels font face les communautés arabo-musulmanes dans une société géographiquement loin des réalités du monde arabo-musulman.
« Collision » est une exposition engagée qui invite à un dialogue de compréhension et de tolérance. Ses œuvres communiquent une perspective culturelle et spirituelle unique et un message universel de paix.
Selon Mme Killeen, « une société unifiée à composantes multiculturelles garantit la tolérance, la cohérence et le bien-être de l’environnement que nous partageons tous. La diversité est déterminée par notre respect de la logique de la nature et notre conviction du multiculturalisme ».
Evoquant ses sources d’inspiration, l’artiste parle d’un retour aux sources. « J’ai toujours utilisé des motifs inspirés de mon héritage marocain, arabe et islamique pour parler de l’injustice et du mépris des droits de l’Homme dans les zones de guerre et de conflit », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, Dr. Sam Bowker, professeur de l’histoire de l’art et de la culture visuelle à l’Université Charles Sturt, a relevé que les œuvres de l’artiste marocaine « sont empreints d’un fort symbolisme et apportent une voix unique au paysage artistique contemporain en Australie ».
« Killeen, qui évoque la mémoire du passé pour construire un avenir meilleur, prend les complexités et l’histoire du monde arabe et le rendent pertinents pour l’audience australienne », s’est félicité le professeur australien.
Native de Casablanca, Fatima Killeen est une artiste de renommée internationale dont les œuvres sont exposées dans les plus prestigieuses institutions artistiques en Australie. Elle a remporté le prix « Wattan Art » du musée Powerhouse de Sydney en 2001 et a bénéficié de plusieurs résidences artistiques.
Ses œuvres sont acquises par des collectionneurs privés en Australie, au Maroc, à Singapour, au Zimbabwe, en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis.
Sa carrière et sa biographie apparaissent dans plusieurs ouvrages sur l’art, dont les visages brillants d’Antoine Kazzi et « les communautés des musulmans australiens » du ministère de l’immigration. Plusieurs de ses œuvres illustrent des couvertures des rapports de la Commission des droits de l’Homme et de l’égalité, y compris le projet national “Ismaa”. Sa vie et son parcours sont également affichées en permanence dans l’exposition « voyages australiens » au Musée national d’Australie.
MAP